Qu’est-ce qu’une bonne décision ?
On cherche tous à prendre les meilleures décisions possibles. Mais c’est quoi une bonne décision ?
Nous jugeons souvent (et les autres plus encore) nos décisions selon le résultat qu’elles ont produit.
On entend déjà les « tu n’aurais pas dû » qui fuseront à la suite d’une conséquence négative d’un choix opéré, sous-entendant que la décision n’était pas celle à prendre.
Mais faut-il juger la décision a posteriori, selon l’effet qu’elle a produit ?
Une décision ne peut-elle être bonne quand bien même elle ne produirait pas l’effet souhaité ?
Je me souviens de mon amie Sarah. Pour Sarah, les vacances, ça voulait dire farniente et bronzette au bord de la piscine. Rien ne l’intéressait d’autre que les transats, le ciel bleu, et évidemment le soleil. Chaque année, elle étudiait la météo qu’il faisait les cinq dernières années aux endroits qu’elle envisageait comme possibilités afin de sélectionner la destination qui offrait le plus de chances d’être ensoleillée pendant sa quinzaine de repos.
Cette année encore, Sarah s’était livrée à l’exercice et de toutes les destinations qu’elle avait épinglées, il s’était avéré que la République dominicaine offrait le taux d’ensoleillement le plus grand (et de loin) pour la période envisagée sur les cinq dernières années.
C’était décidé, Sarah passerait son séjour en République dominicaine !
Il s’est finalement avéré que chaque jour de son voyage n’était que grisaille et pluie, et Sarah n’était jamais rentrée aussi pâle (et déçue) d’un voyage.
Sarah avait-elle pris une mauvaise décision en choisissant la République dominicaine ? Non évidemment. En tenant compte des informations disponibles, Sarah avait pris la décision qui offrait les plus grandes probabilités de voir son séjour baigné de soleil.
On parlera dans ce cas de malchance, ce qui revient à faire le constat que la probabilité de voir cette situation se produire était particulièrement faible.
La circonstance que l’objectif visé n’a pas été atteint n’est donc pas de nature à permettre de considérer qu’il s’agissait là d’une mauvaise décision.
On le voit, la qualité de la décision – bonne ou mauvaise – devra donc être évaluée au moment où la décision a été prise, et non a posteriori lorsqu’elle sort ses effets.
La décision pourra donc être bonne quand bien même son effet serait regrettable ou regretté.
A l’inverse, une décision peut être manifestement mauvaise et générer pourtant un effet positif (raisonnablement inenvisageable). Pensons à Pierre qui avait décidé de gravir le Mont Ventoux sans s’être nullement entraîné. Le ventre rond, les guiboles fines, il s’était élancé confiant. Il n’avait pas même pensé prendre avec lui de quoi s’hydrater. La suite est prévisible : malaise cardiaque au troisième kilomètre. La fin est cocasse : pris en charge par l’hôpital du coin, les examens médicaux lui révèleront un cancer qu’il aura alors pu soigner à temps et il se mariera un an plus tard avec l’ambulancière qui avait assuré son transport.
Ces conséquences heureuses permettent-elles de considérer qu’il a bien fait de se lancer dans cette ascension sans préparation physique ?
On estimera qu’ « il a eu de la chance ». La probabilité que le scénario se produise tel qu’il s’est produit était faible de sorte que la décision n’aurait jamais dû être prise en ce sens.
Retenons à ce stade deux choses :
- La qualité de votre décision s’apprécie davantage au moment de la prise de décision (et selon les informations disponibles à ce moment) qu’au moment où elle sort ses effets.
- La bonne décision sera celle qui augmente autant que possible les probabilités de voir ses effets aller dans le sens souhaité.
Personne ne peut jamais garantir à 100% que la décision prise permettra in fine d’atteindre l’objectif. Ce qui est pleinement entre nos mains par contre, c’est de réduire au maximum les probabilités de voir l’objectif non atteint.
Dans les prochains posts, nous verrons comment faire pour être sûr de ne jamais regretter une décision !
Commentaires
Belle présentation, bonne continuation ;0)
MichelLes commentaires sont fermés